Une vocation : partie 1

Voici un petit feuilleton écrit il y a quelques années et qui se déroule dans le même univers que « Pard » et que « les enfantsd’Aérion », mon roman en cours d’écriture…

« Ioneth ! Maudite fouine ! Où te caches-tu encore ? » La voix de mon père résonne tout près de l’endroit où je me suis cachée. Comme de coutume, il a bu et comme de coutume, cela le rend méchant. En pareil cas, il cherche toujours une victime et puisque ma mère a succombé sous ses coups, puisque mes deux frères se sont enfuis de la maison, il ne reste que moi. Je sais par expérience qu’il vaut mieux l’éviter jusqu’à ce que l’alcool finisse par le faire dormir. Alors seulement, je pourrai rentrer au chaud à la maison.

Il commence à pleuvoir. Les buissons dans lesquels j’ai trouvé refuge ne me protègent guère… mes maigres hardes non plus. En quelques instants, je suis trempée jusqu’aux os. Pourtant, je ne bouge pas. Je crains que mon père ne soit encore proche, même si je ne l’entends pas. Qui sait s’il ne s’agit pas d’une ruse pour m’obliger à me montrer ? Je tremble à l’idée du châtiment qui m’attendrait si jamais il mettait la main sur moi maintenant !

J’ai froid. Le jour décline. Je serre mes genoux contre ma poitrine pour essayer de gagner un peu de chaleur, mais mes cheveux qui me dégoulinent dans le dos ruinent tous mes efforts. J’attends que la nuit soit vraiment installée pour me décider à me lever enfin et à me diriger vers la maison. Par la fenêtre, je vois de la lumière. Des rires gras me parviennent. Pas de chance, ce soir, mon père a invité des comparses pour une beuverie ! Je juge plus prudent de battre en retraite.

Pas question de retourner dans les buissons, le froid risquerait de m’ankyloser pour de bon. Je décide de marcher pour me réchauffer. la lune luit faiblement, mais sa lumière me permet d’y voir assez clair pour ne pas trébucher. Je suis le petit chemin qui monte sur la colline. Je ne suis jamais allée jusqu’au bout, car mon père m’interdisait de le pratiquer. Ce soir, je ne suis pas d’humeur à lui obéir. Je me lance dans l’ascension.

Je perds un peu la notion du temps entre l’obscurité, la peur et le froid… Un regard en arrière m’apprend que plus une lumière ne brille en bas, dans le village… Je pourrais redescendre et rentrer chez moi, mais à présent, j’ai envie de savoir ce qu’il y a a là-haut, que mon père ne veut pas que je vois.

A suivre

5 commentaires sur “Une vocation : partie 1

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  1. Je me régale d’avance Sandra!
    Je me souviens de certains de tes textes et je sais qu’avec toi je vais toujours passé un bon moment. Et je le répète parce que c’est important, le fantastique n’est pas mon style mais toi tu sais m’embarquer dès les premières lignes!

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    1. Le genre fantastique et la fantasy en particulier souffrent à tort d’une mauvaise image (véhiculée par les très nombreux « romans de gare » qui ont vu le jour depuis le grand succès du livre de Tolkien). Il en existe de très beaux, complexes, profonds… mais il est très difficile de s’y repérer car en réalité les sous-genres qui se côtoient sont de nature parfois opposées (et il y a tant de titres qui sortent chaque mois !). Merci pour tes gentils mots, ils me font plaisir et après une journée chargée, ça fait vraiment du bien ! Bisous

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  2. Bonjour, J’attends chaque soir d’avoir le plaisir de lire la suite jusqu’à présent c’était Pard.
    Hier dans mon lit me suis retrouvée dans un monde qui me fascine déjà, tu as le don d’accrocher le lecteur il m’aura fallu du temps pour me remettre à lire et c’est grâce à toi tite maman que le plaisir est revenu, Merci.

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