Ils n’eurent pas le temps de réagir, encore moins celui de se défendre… Les flots de flammes déferlèrent sur eux. Ceux qui échappèrent au feu furent impitoyablement piétinés. Le dragon en moi, s’effara de ma sauvagerie. Je voulais que pas un n’en réchappe, mais mon hôte au contraire, m’obligea à épargner un petit groupe.
-Il faut les faire parler, me dit-il. Et ils pourront nous être utiles pour ramener les prisonnières chez elles, tu ne crois pas ?
-Bien, je m’incline, lui dis-je. Mais si l’un de ces imbéciles tente un geste désespéré, je le tue sans hésiter.
-Tu deviens bien prompte à ôter la vie, répliqua sèchement le dragon. Je comprends ta colère, mais essaie de te souvenir que ces créatures sont tes frères…
Il n’avait pas tout à fait tort. Je m’étais laissée emporter. Néanmoins, de là à considérer ces ordures comme mes semblables, il y avait une marge ! Je m’adressai aux survivants pour qu’ils sachent bien à quoi s’en tenir.
« Vous avez vu de quoi je suis capable… Ne tentez aucun geste malheureux, répondez à mes questions, obéissez à mes ordres et vous aurez une chance de vous en sortir. Dans le cas contraire, préparez vous au pire. C’est compris ? »
Ils acquiescèrent, surpris de se voir épargnés… J’étais prête à parier qu’à ma place, aucun d’eux n’aurait gracié ses victimes…
Les prisonnières ne furent pas plus faciles à manier. Elles se mirent à crier, à pleurer et à gémir en me voyant approcher, convaincues que je voulais les dévorer. Je m’adressai donc à la plus sensée d’entre elles : ma mère.
-Dîtes à ces stupides femelles que je ne toucherai pas un cheveu de leur tête, lui déclarai-je. Et assurez vous qu’elles suivront mes instructions. En contrepartie, je vous garantis de vous ramener toutes saines et sauves jusque chez vous !
-Qui me dit que vous tiendrez parole ? objecta ma mère avec son sang froid coutumier. Et quel intérêt avez-vous à nous porter secours ?
-Soyez certaine que je poursuis des buts personnels… Nous en parlerons plus tard si vous le voulez bien, lui dis-je.
-J’y compte bien, fit ma mère sans se démonter face à l’immense dragon qui la toisait. Mesdemoiselles, ajouta-t-elle à l’adresse de ses compagnes, si vous vous calmiez un peu ? Cette créature est notre sauveur : voyez comme elle a châtié nos geôliers ! Croyez-vous qu’elle aurait fait tant d’efforts juste pour venir nous dévorer ensuite ?
Les femmes se calmèrent et j’admirai sincèrement le courage dont ma mère faisait preuve ainsi que l’emprise qu’elle avait sur les autres malgré les circonstances.
-Alors, dragon, me demanda-t-elle, quels sont vos plans pour la suite des événements ?
-Nous allons d’abord ramener ces dames dans leur village, puis je vous reconduirai ensuite chez vous, lui répondis-je.
-Hors de question ! répliqua ma mère. Je ne suis pas une vulgaire paysanne. J’exige que vous me reconduisiez avec mes filles au palais et je m’occuperai de faire raccompagner ces malheureuses chez elles.
-Vous n’êtes pas encore dans votre beau palais où vous donnez les ordres… Ici, c’est moi qui décide ! Votre vie n’a pas plus de valeur que les leurs. Nous irons où je le dirai… Compris ?
Elle serra les poings avec rage, mais hocha la tête en signe d’assentiment. J’aurais dû sentir de la satisfaction, vu qu’elle m’avait brimée de nombreuses fois par le passé, mais seule l’amertume emplissait mon cœur.
-C’est peut-être parce qu’elle ignore que c’est toi ? fit la voix moqueuse du dragon dans ma tête. Tu parles d’une vengeance…
Douce nuit
Bisous tite maman
Hélène
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Bisous ! Belle et douce journée !
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La vengeance nous prend parfois par surprise! C’est un sentiment qui peut donner des ailes et malheureusement faire aussi beaucoup de dégâts.
Vivement la suite Sandra
Grosses bises
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La haine engendre la haine et se venger, c’est entretenir un cercle vicieux… mais parfois, on est emporté par ses sentiments ! Bisous d’ici
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