Que diable !

Ce texte a été écrit dans le cadre du challenge d’écriture du Blog « l’atmosphérique de Marie Kléber ». Le thème du challenge est le suivant :

Je vous invite à écrire un texte qui devra impérativement commencer par la phrase suivante: “le 7 septembre ****, à la tombée du soir, alors que je désherbais mon potager, une voiture se gara devant la maison et un homme à la cinquantaine et à la calvitie avancées en descendit.” Rendez-vous le 4 février et encore une fois amusez vous bien!

Je fis semblant de ne pas le voir. Après tout, je ne demandais rien à personne et je ne l’avais pas invité à venir me déranger pendant mes activités quotidiennes. C’était sans doute un de ces représentants prêts à vendre père et mère pour gagner leur petite prime… Qu’il aille au diable !

-C’est moi, fit une voix grave, presque caverneuse.

Je me retournai d’un bloc et découvrit mon indésirable visiteur dans l’allée, juste derrière moi. Je n’arrivais pas à m’expliquer comment il m’avait rejointe si vite, mais je reléguai cette question au second plan en sentant la moutarde me monter au nez.

-Je n’ai pas bien compris qui vous étiez, mais je m’en fiche, fis-je plus glaciale qu’un iceberg. Vous n’avez rien à faire chez moi : disparaissez !

-Tss, répondit-il avec un sourire qui me fit froid dans le dos, chez toi, c’est un peu chez moi. Ne me reconnais-tu donc pas ?

-Je ne vous ai jamais vu, affirmai-je, très sûre de moi.

-Bien sûr que si ! Tu me vois chaque matin dans ton miroir. Je suis tapi au fond de ton regard. Chaque fois que tu as une mauvaise pensée ou que la colère monte en toi, je suis là !

-Espèce de malade ! Je vais appeler les gendarmes, je vous préviens !

Pour illustrer mes propos, je dégainai mon téléphone portable et je pâlis. Je l’avais rechargé le matin même et voilà qu’il refusait de s’allumer !

-Ne sais-tu pas que toutes ces inventions modernes ont été créées par mes soins ? J’en suis l’instigateur et le maître absolu, mon enfant. Rend-toi à l’évidence : je suis Satan !

-Mais qu’est-e que j’ai fait au bon Dieu pour que vous veniez m’enquiquiner jusque dans mon jardin ?

Ce fut à son tour de blêmir.

-Malheureuse ! Ne prononce pas ce nom, tu vas l’attirer !

Au même instant, une limousine blanche ralentit devant ma boîte aux lettres. Elle était conduite par un autre quinquagénaire à la barbe fournie et aux cheveux aussi longs que son front était dégarni.

Mon enquiquineur remonta ventre à terre dans son véhicule et démarra en trombe, la limousine collée au train. Ce que je fis ensuite ? Ben, je me remis à mon potager pardi ! Il n’allait pas finir de se désherber tout seul !

 

3 commentaires sur “Que diable !

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